samedi 28 février 2009

Le droit à la paresse et un conseil de lecture

Vous l'avez sans doute remarqué et vous être trop polis pour me le signaler (ou alors personne ne vient jamais ici et j'écris dans le vide) mais ce blog ne se renouvelle pas des masses. Ce n'est pourtant pas l'envie d'écrire qui me manque, que ce soit pour parler de sujets qui me passionnent ou pour pousser des coups de gueule. Non, c'est juste que je suis relativement paresseux de nature et que pour que je décide à me mettre sur les rails il faut simplement, comme l'on disait jadis lorsque je fis mon service militaire et de façon très fleurie, que je me sorte les doigts du cul. Je tiens à bien insister sur le fait qu'il s'agit là d'une métaphore car j'en sens certains parmi vous, bande de petits malins, prêts à m'imaginer dans cette inconfortable posture. Je mets donc un peu de temps à faire les choses, mais quand je suis lancé, plus rien ou presque ne peut m'arrêter (le petit marrant qui a dit : "sauf une rupture du tendon d'Achille est prié de quitter la salle !"). Comme je suis actuellement en train de travailler à plusieurs articles destinés à un plus large public (ce qui ne veut pas forcément dire "tous publics") et que je n'ai rien de véritablement achevé à l'heure où je tape ces lignes, je me suis décidé à vous fournir, de façon régulière mais non systématique quelques sujets que j'ai écrits à une date ultérieure et qui parurent sur le net dans un Webzine nommé The Padre Comics News. La plupart d'entre vous n'ayant sans doute jamais lu ce zine tombé aux oubliettes, les articles que je vous proposerai vous sembleront de toute façon nouveaux même si la date de fraîcheur est dépassée. Histoire de leur redonner un coup de jeune, je les retoucherai à l'occasion et les agrémenterai de nouvelles images. Aux personnes pour qui ces textes seraient par trop familiers, je leur demanderai de patienter un peu en attendant des sujets plus actuels si tant est que vous attendiez quelque chose de ce blog. Donc voilà. Ma fainéantise étant sinon justifiée en tout cas annoncée, voici, pour celles et ceux qui ont décidé de rester, le premier "reprint" d'un article publié dans un passé pas si lointain. Disons qu'il s'agit là de l'édition collector. Après tout, les marchands de DVD n'agissent pas autrement et s'appliquent à nous fourguer encore et encore des versions multiples d'un même film, prenant ainsi le consommateur pour une vache à lait, et je reste poli. La seule différence, c'est qu'ici c'est gratuit.
Je vous propose donc de découvrir ou redécouvrir un conseil de lecture que je dispensais alors. Il s'agit d'un comic book et là de suite je sens mon lectorat féminin prêt à partir vers d'autres horizons. Ce serait une erreur. Tous les comics ne s'adressent pas qu'aux garçons et je pense que celui-ci, empreint d'une incontestable poésie, même si elle revêt parfois des atours morbides, saura parler aux deux sexes. Son auteur, en interview, s'étonnait même que la majeure partie de ses fans soit composée de filles. Voici donc le conseil de lecture du Padre (désolé si je parle parfois de moi à la troisième personne, mais mon pseudo me donne l'impression d'avoir une vie propre) que j'espère vous suivrez : The Crow.

Peut-être plus connu pour ses diverses adaptations cinématographiques, dont le premier chapitre avec Brandon Lee reste à ce jour un véritable chef-d’œuvre, ou pour sa série télévisée franchement oubliable avec Mark Dacascos, The Crow est avant tout une bande dessinée créée par James O’Barr à la suite d’un drame personnel. Mélange d’amour et de mort, récit d’une vengeance destinée à trouver le repos de l’âme, la lecture de The Crow est un exercice dont vous ne devriez pas sortir totalement indemne. Mais avant de nous pencher sur l'œuvre, parlons de son auteur, James O'Barr. Alors qu'il est âgé de 18 ans et qu'il vient de quitter sa famille adoptive pour vivre avec sa fiancée Bethany, celle-ci est victime d'un chauffard ivre qui la percute avec son véhicule. La jeune femme n'y survit pas et James O'Barr, dévoré par le chagrin s'engage dans les Marines, célèbre corps d'armée des Etats-Unis, et se retrouve basé en Allemagne. Le dessin, et la bande dessinée en particulier, lui sert d'exutoire et il commence, au début des années 80, à travailler sur The Crow, une façon pour lui d’exorciser sa douleur et sa peine après la mort de sa fiancée. Après avoir quitté les Marines, O’Barr fait des petits boulots à droite à gauche puis travaille dans les comics jusqu’à ce qu’on le découvre et le publie en 1989. Le premier volet de sa série est publié chez Caliber Press en février de cette année là. Mais des aléas financiers oblige la suite a demeurer en attente jusqu'à ce que Tundra Publishing édite l'œuvre en trois graphic novels. En 1993, Kitchen Sink Press Inc. achète les droits de la série et publie les épisodes existants dans un seul et même volume agrémenté de dessins inédits. C'est de cette version dont je vais vous parler. 

L'histoire de The Crow :
Après une panne de voiture, un jeune couple, Eric et Shelly, se retrouve perdu sur une route sombre de campagne. Un groupe d’hommes survient, viole et tue sauvagement Shelly après avoir abattu Eric d’une balle en pleine tête. Ce dernier, en train de mourir de ses blessures, ne peut que regarder impuissant, l’horreur qui se déchaîne autour de lui. A cause de la nature horrible du meurtre, et de l’amour qui les liait, l’âme d’Eric est incapable de trouver le repos. Un an plus tard, un corbeau le ramène à la vie pour prendre sa revanche sur les hommes qui les ont tués. Eric entreprend de traquer et tuer systématiquement ses meurtriers. En chemin, il apprend que verser le sang n’apaise pas forcément la douleur. Mais sa mission, qui est de venger leurs meurtres, doit être accomplie, afin qu’il soit réuni dans la mort avec Shelly. 

Pourquoi Le Padre vous le conseille :
En tout cas pas pour vous payer une bonne partie de rigolade mais vous vous en seriez doutés si vous n'avez pas sauté le paragraphe précédent. Oui, car il existe des oeuvres que l’on se prend comme une bonne claque en pleine figure (mais n'ayez pas peur si vous ouvrez le bouquin, l'expression n'est pas à prendre dans son sens littéral). The Crow est de celles-ci et je vous avouerai qu’il ne m’est pas aisé de vous donner les raisons de ce conseil de lecture tant celles-ci se situent sur le plan des sensations ressenties et pas toujours évidentes à exprimer (ou alors j'ai un vocabulaire plus limité que je ne croyais). Tout ce que j’aurai envie de vous dire c’est tout simplement de lire et vous verrez. Alors évidemment, ce récit n’est pas des plus gais. Comme l’a déclaré James O’Barr, il est ce qu’il a écrit de plus sombre et désespéré et si vous ne vous sentez pas au mieux au moment de choisir une lecture, The Crow ne vous remontera certainement pas le moral. Mélange de narration classique, de séquences oniriques, de poèmes et de chansons retranscrites dans différentes langues, ce livre est une oeuvre unique, romantique et morbide, sensuelle et violente. The Crow est empreint des différentes influences avouées de James O’Barr que sont Arthur Rimbaud, Lewis Caroll, Edgar Poe ou Will Eisner mais également Iggy Pop (le look de son héros en est d’ailleurs inspiré en partie, la partie restante appartenant à Peter Murphy, ancien leader du groupe Bauhaus), Robert Smith des « Cure » et Joy Division. Rien de très forcément joyeux dans tout ça (on est assez loin de la Compagnie Créole) mais le sujet et les raisons de l’auteur n’appelaient pas ce type de sentiments.

Il y a quelques années, The Crow fut porté à l’écran par le très bon Alex Proyas (Dark City, I Robot). Je ne vais pas développer ici tout le bien que je pense de ce film que je considère comme un chef-d’oeuvre du genre mais je vais quand même vous en toucher deux mots si vous le voulez bien. Tout d’abord, si je devais fournir une réponse à la question : « Faut-il voir le film ou lire le livre avant ? » je vous répondrais finalement « Peu importe ». Ca vous aide, non ? En ce qui me concerne, et si jamais ça vous intéresse, j’ai d’abord découvert le film au cinéma avant de lire le livre. Et je les ai tous deux trouvés magnifiques, sombres et désespérés (mais j’aime rire aussi parfois, je vous rassure). Alex Proyas a su capturer l’essence de l’oeuvre de James O’Barr sans en trahir l’émotion et la seule véritable horreur sortie du long métrage reste la mort de Brandon Lee qui incarna Eric Draven avec tout ce que le rôle nécessitait de puissance et de vulnérabilité mêlées. James O’Barr, devenu ami avec l’acteur, revivait alors le même type de tragédie qui était à l’origine de son oeuvre. Cruelle ironie.

J’ignore si ces quelques lignes vous auront donné envie de lire The Crow, tant il est vrai que mes propos vous auront peut-être persuadés qu’il s’agit là d’une oeuvre morbide sans la moindre lueur d'espoir ou de vie. Vous auriez en tout cas tort de le croire, car si l’histoire parle essentiellement de vengeance et de mort, son principal moteur en demeure l’amour. Et à moins de faire partie de ces "cowboys" dont le groupe Sinsemilia chante actuellement le retour, vous ne devriez pas y être insensible.

Si jamais, vous désirez en savoir un peu plus sur James O'Barr, voici une occasion d'aller découvrir son site officiel.

vendredi 13 février 2009

Quand nos héros s'animent

En surfant au hasard sur Internet, je suis tombé sur un site qui allie deux de mes passions (parmi les plus avouables), que sont le cinéma et les comics. Ce site a pour nom "Comic Screen" (cliquez sur le nom et vous y êtes) et je vais vous en toucher deux mots.


Vous trouverez d'ailleurs la bannière correspondante dans la colonne sur votre gauche dans ma liste de sites conseillés. "Et que trouve-t-on sur ce site ?" entends-je déjà les moins perspicaces d'entre vous me poser la question. Eh bien, rien que du bon ! Mais surtout une liste d'œuvres adaptées de nos bandes dessinées préférées sous différents formats tels que les films, les séries télévisées ou les dessins animés. Cerise sur le gâteau : chaque adaptation se voit associer une vidéo (bande-annonce, extrait ou générique) qui en dit parfois plus qu'un long discours ce qui ne vous empêche pas vous, de laisser votre avis à la suite ainsi qu'une petite cotation. A noter également une section amateur qui démontre parfois que les pros peuvent aussi en prendre de la graine (le fameux "Batman : Dead end" de Sandy Collora en est un parfait exemple). Bref, je vous laisse découvrir par vous-même cet excellent site, qui plus est entièrement en français pour ceux que l'anglais rebute.

Pour conclure, je tenais juste à vous signaler que j'ai tellement apprécié ce site que j'ai contacté son Webmaster pour lui proposer ma collaboration qu'il a d'ailleurs acceptée et je l'en remercie. J'ai depuis écrit un article à l'occasion de la sortie Dvd de "Batman : Le chevalier noir" (que vous pouvez lire en cliquant ici) et j'espère que ce sujet n'est que le premier d'une longue liste à venir (si ma paresse naturelle veut bien la mettre en veilleuse).

Voilà, et si comme moi vous appréciez "Comic Screen" et que par ailleurs vous êtes un adepte de l'errance sans fin sur FaceBook, vous pouvez y rejoindre le groupe associé au site à cet endroit.

A très bientôt pour de nouvelles aventures.