Alors comment le reconnaître me direz-vous ? Très simplement.
Le zombie déambule toujours avec dans la main un étrange petit rectangle de plastique et de métal appelé smartphone
(de l’anglais smart qui veut dire intelligent et qui signale donc que
toute la capacité à raisonner de l’individu se situe dans ce boitier et
du grec phônê qui signifie voix et que je signale uniquement pour
l’aspect culturel de cette rubrique) et qui l’arbore en toutes
circonstances : à pied, à vélo, en voiture ou aux toilettes.
Le zombie se caractérise également par sa propension à faire fi de
toutes les convenances et fouler au pied la notion de respect de son
interlocuteur. J’ai bien dit interlocuteur car avant sa métamorphose, le
zombie communique avec son prochain. Ce n’est que lorsqu’il prend en
main son quadrilatère électronique qu’il part pour un autre monde, celui
des cerveaux en absence.
Donc, autre grande différence avec le zombie vu par Romero, le nôtre
peut revenir parmi les vivants. Il suffit d’une panne de batterie, d’une
coupure réseau ou d’une grande claque dans la gueule (méthode la plus
réjouissante) pour que le zombie revienne parmi nous, un peu hébété et
inconscient de son impolitesse et de son manque de savoir-vivre (en même
temps le zombie n’est pas vraiment vivant et peut être excusable). Mais
ne relâchez pas votre attention car cet état n’est que temporaire car
tel le junkie notre zombie moderne désire ardemment son état de
délabrement cérébral et il est prêt à dépenser des sommes folles pour
l’entretenir.
Après ce triste constat et pour conclure, n’hésitez pas à entrer dans
la résistance anti-zombies et n’oubliez pas que comme dans les films,
il n’y a qu’une façon de les arrêter : viser le cerveau ! Rappelez-vous
simplement qu’ils le tiennent dans leur main.