mercredi 25 janvier 2017

ALERTE ZOMBIES !

George Romero nous l’avait annoncé en 1968 dans La nuit des morts-vivants. Robert Kirkman nous l’a rappelé plus récemment avec The Walking Dead. Les zombies sont parmi nous ! Il y a plus de 40 ans que le père George les avait vus venir, le bougre, bien avant tout le monde. Il s’était juste trompé sur leur apparence. Point de chair en putréfaction ou de vêtements en lambeaux, non, le zombie est en fait habillé comme tout le monde et il lui arrive même de suivre la mode. Pas non plus de démarche hésitante et chaotique car même si le zombie ne regarde pas où il va, il y va d’une démarche assurée quitte à percuter un de ses congénères ou un passant innocent. On ne retrouve pas non plus chez lui cette envie irrépressible de dévorer autrui.



Alors comment le reconnaître me direz-vous ? Très simplement.

Le zombie déambule toujours avec dans la main un étrange petit rectangle de plastique et de métal appelé smartphone (de l’anglais smart qui veut dire intelligent et qui signale donc que toute la capacité à raisonner de l’individu se situe dans ce boitier et du grec phônê qui signifie voix et que je signale uniquement pour l’aspect culturel de cette rubrique) et qui l’arbore en toutes circonstances : à pied, à vélo, en voiture ou aux toilettes.
Le zombie se caractérise également par sa propension à faire fi de toutes les convenances et fouler au pied la notion de respect de son interlocuteur. J’ai bien dit interlocuteur car avant sa métamorphose, le zombie communique avec son prochain. Ce n’est que lorsqu’il prend en main son quadrilatère électronique qu’il part pour un autre monde, celui des cerveaux en absence.
Donc, autre grande différence avec le zombie vu par Romero, le nôtre peut revenir parmi les vivants. Il suffit d’une panne de batterie, d’une coupure réseau ou d’une grande claque dans la gueule (méthode la plus réjouissante) pour que le zombie revienne parmi nous, un peu hébété et inconscient de son impolitesse et de son manque de savoir-vivre (en même temps le zombie n’est pas vraiment vivant et peut être excusable). Mais ne relâchez pas votre attention car cet état n’est que temporaire car tel le junkie notre zombie moderne désire ardemment son état de délabrement cérébral et il est prêt à dépenser des sommes folles pour l’entretenir.
Après ce triste constat et pour conclure, n’hésitez pas à entrer dans la résistance anti-zombies et n’oubliez pas que comme dans les films, il n’y a qu’une façon de les arrêter : viser le cerveau ! Rappelez-vous simplement qu’ils le tiennent dans leur main.

30 MILLIONS D'AMIS ET UNE POIGNEE D'ENFOIRES

A l’exception de quelques émissions je regarde très peu la télévision. Celle dirigée par des professionnels en tout cas car MA télé je la regarde mais avec les programmes que je glisse dans mon lecteur multimédia. Pas celle qu’on vous entrecoupe d’écrans publicitaires jusqu’à l’écœurement ou qui vous diffuse une série en enchaînant l’épisode 1 de la saison 10 avec l’épisode 6 de la saison 3. Non, je parle ici d’une télévision qui respecterait le téléspectateur sans vouloir le transformer en masse gélatineuse incapable de décoller du canapé ou d’appuyer sur le bouton arrêt de la télécommande. Bref tout ça pour vous dire que parmi les rares émissions qu’il m’arrivait de regarder, 30 millions d’amis trônait dans le peloton de tête. Je dis bien « qu’il m’arrivait de regarder» car ce rendez-vous dominical avait vu sa programmation déplacée du dimanche après le repas (ou pendant, ça dépend de la vitesse à laquelle vous mangez) au mercredi matin ce qui, pour les gens qui bossent est nettement moins pratique. Dans ces conditions il est facile de dire qu’une émission réalise moins d’audience.

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Toujours est-il que la nouvelle direction de France Télévision a décidé de retirer nos amis les bêtes de sa grille de programmes à partir de cette semaine arguant surtout du fait que « 40 ans c'est bon, non ? » et place à la jeunesse et à la nouveauté. On verra bien ce que ça donne (ou pas car finalement on s'en fout) mais en attendant, permettez-moi de trouver regrettable l’arrêt de cette émission qui s’est toujours battu pour la cause animale et qui n’insultait pas l’intelligence du spectateur même si certains trouvaient cela ringard (alors qu’ils ne regardaient sans doute pas l’émission, cela va sans dire). Cela dit et pour conclure il ne faut pas désespérer puisqu’on trouve quand même des animaux sur France Télévision : les chacals qui dirigent la chaîne.

NB : Cet article, comme les deux précédents, est un import de mon blog précédent que je n'utiliserai plus (déjà que je ne m'en servais pas des masses).

LE COIN DU LECTEUR : CHAPITRE 1

Grand amateur de films dits « d’horreur », il m’arrive parfois de me poser la question suivante : « Comment s’en sortent les rescapés d’un point de vue psychologique après les évènements traumatisants qu’ils viennent de vivre si le film devait se poursuivre comme s’il s’agissait de la vraie vie ? » Eh oui, on se demande ! Ils ont beau s’en tirer, y’aura forcément des séquelles ! Quid de la santé mentale du personnage incarné par Marilyn Burns, seul survivant après le premier Massacre à la tronçonneuse ? Et ceux qui ont échappé à la machette de Jason ou aux coups de couteaux de Mike Myers, comment appréhendent-ils l’avenir ? Restent-ils traumatisés à jamais ou parviennent-ils à gérer leur effroyable passif ? Eh bien, ces questions que jusqu’à maintenant je croyais être le seul à me poser, l’écrivain américain Daryl Gregory se les pose également et y répond de fort belle manière dans son roman Nous allons tous très bien merci qui reste mon gros coup de cœur littéraire de l’année 2015.
 


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L’histoire:
Le docteur Jan Sayer, psychothérapeute, anime un groupe de discussion très particulier puisqu’il est composé de cinq survivants qui ont dû faire face à une horreur qui tient aussi bien du réalisme le plus morbide que du surnaturel. C’est ainsi qu’à chaque prise de parole des patients, nous faisons la connaissance de Harrison, qui lorsqu’il était ado a affronté une telle abomination qu’on fera de lui plus tard un personnage de roman, de Stan, homme-tronc résultat des exactions d’une famille de cannibales, de Barbara, victime d’un tueur en série qui grave des messages sur les os de ses victimes avant de les recoudre, de Martin qui semble terrorisé à l’idée d’ôter ses lunettes noires et enfin de Greta qui présente un nombre importants de scarifications sur l’ensemble de son corps. Ils sont tous là pour parler de leur trauma et tenter de se reconstruire. Mais l’horreur est-elle vraiment terminée ?

Une histoire originale qui se place du point de vue des victimes mais qui ne donne jamais dans l'excès de gore. Pas besoin. L'identification progressive du lecteur aux différents personnages au fur et à mesure de leurs récits personnels lui fera toucher l'horreur du doigt et saura susciter quelques malaises sans effets grand-guignolesques inutiles.
Inutile d'en dire plus au risque de vous gâcher la lecture d'un roman qu'on a envie de lire d'une seule traite tant chaque fin de chapitre nous donne envie d'enchainer sur le suivant. Entre les séances de psychothérapie et les évocations de l'horreur vécue par les personnages, la tension ne faiblit jamais jusqu'à un dénouement qui réserve quelques surprises.

Daryl Gregory est un auteur à suivre et à ne pas perdre de vue. Auteur de 6 romans et d'un recueil de nouvelles, il n'y a hélas pour le moment que deux titres disponibles en français. Nous allons tous très bien, merci donc mais également L'éducation de Stony Mayhall dont je vous parlerai dans un futur proche, tous deux sortis chez Le Bélial’. Deux autres de ses romans devraient être publiés chez ce même éditeur : Afterparty et Harrison Squarred. Dire que j'ai hâte serait un euphémisme.

Le Padre.

TEL LE PHENIX

Avant-Propos : Cet article provient d'un autre blog (http://thepadrewarjournal.blog4ever.com) que j'ai abandonné pour cause d'apparition de publicités intempestives et non désirées et sur lequel je ne devrais plus pointer le bout du nez. Il a été écrit en avril 2016 par votre serviteur.

Bien que personne n’a constaté mon absence du Web, je vous annonce toutefois mon retour sur la toile pour vous servir, régulièrement je l’espère, divers articles et dossiers sur un peu tout et n’importe quoi tant que ça parle de domaines qui me passionnent mais aussi de sujets qui m’interpellent d’une façon ou d’une autre. Pas besoin de plus de laïus introductif pour passer dans la foulée à notre premier sujet qui lui aussi parle d’un retour, celui de Renaud !

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Début avril 2016, est sorti le dernier album du chanteur, simplement intitulé RENAUD, alors que beaucoup pensaient qu’on ne le reverrait pas (plus ?) de sitôt. Heureusement il n’en est rien et le revoilà toujours en forme avec un album qui devrait fermer le clapet à nombre de ses détracteurs qui se réjouissaient plus de lire ses déboires dans les torchons à scandales que de l’entendre chanter à nouveau.

Au cas où vous en douteriez, je suis un grand admirateur de Renaud (depuis la première fois où j’ai entendu Laisse béton il y a de cela une bonne quarantaine d’années) autant pour sa musique que pour ses textes avec lesquels je me suis (presque) toujours senti en phase, de l’adolescence à aujourd'hui où je devrais pouvoir être qualifié d’adulte. Ce fut donc avec une impatience non dissimulée que j’insérai l’album dès le jour de sortie dans mon lecteur CD. Sans trop d’inquiétude d’ailleurs car si sa participation à l’album de Grand Corps Malade (avec le titre Ta batterie) pouvait laisser dubitatif quant à ses capacités vocales du moment, le single Toujours debout sorti quelques mois avant l’album ne laissait plus place au doute sur le vrai retour du chanteur.

Un retour convaincant certes mais plus en douceur qu’à l’accoutumé. Entendez par là que Renaud n’est pas là pour cogner ou revendiquer. Dommage ? Sans doute, car qui mieux que lui dans la chanson française pour coller une mandale musicale à tous ces empêcheurs de vivre sereinement qui nous polluent l’actualité. Et ces dernières années, les matières à coups de gueule ne manquaient pas, hélas. Tant pis, ce sera, on l’espère pour la prochaine fois. En attendant, il nous livre quelques petits moments doux-amers ou simplement émouvants d’une voix certes plus marquée mais qu’il serait dommage de bouder.

Le Padre.