samedi 15 décembre 2012

Le coin du lecteur : Reviens JPP, reviens !



Pour moi qui fus tout jeune un passionné de cinéma, il me fallait un guide qui m’alimenterait en nouvelles croustillantes quant aux sorties à venir ainsi qu’un conseiller qui m’indiquerait dans quelles salles obscures j’allais me réfugier pour basculer dans d’autres dimensions desquelles je ressortirais émerveillé ou, manque de bol, déçu. Les premiers magazines que je découvrais, s’ils étaient certes informatifs, n’étaient guère passionnants et aussi chaleureux qu’un programme télé. Et puis, je tombai sur les mensuels qui allaient bouleverser pas mal de choses dans mon vécu et mes goûts cinématographiques. Il y en eut deux pour l’essentiel dont l’un disparu au début des 90, j’ai nommé Starfix que certains parmi vous ont peut-être eu le bonheur de tenir entre leurs mains. Le second magazine que je découvrais alors qu’il existait depuis 18 ans déjà et que je n’allais plus lâcher dès lors n’est autre que le célèbre Mad Movies créé par Jean-Pierre Putters. Véritable déclaration d’amour au cinéma de genre, le mensuel n’a eu de cesse de défendre des films souvent méprisés dans la plupart des revues dites sérieuses. Amateurs de fantastique, de science-fiction ou d’horreur, Mad Movies est fait pour vous. Mais si je vous parle de tout ça, ça n’est pas pour vous inciter à vous abonner derechef  au mag (mais rien ne vous en empêche si vous souhaitez lire une bonne revue spécialisée sans tomber toutes les 3 pages sur une publicité). Non, en fait l’évènement est ailleurs.


Jean-Pierre Putters, fondateur de Mad donc, qui s’est séparé de son bébé en 2001, vient de sortir un livre de toute beauté qui ravira non seulement les lecteurs du magazine, mais également tous les amateurs de cinéma fantastique. Il est vrai que le plaisir de lecture se voit renforcé pour ceux qui comme moi suivent cette revue depuis plus de 20 ans voire depuis ses origines ce qui nous donne une petite quarantaine d’années.

Dans ce livre, JPP nous raconte dans un premier temps sa vie, ses passions, ses rencontres qui l’ont amené à créer un magazine de cinéma toujours culte de nos jours. Dans la seconde partie, l’auteur reprend chronologiquement les numéros de Mad Movies auxquels il ajoute nombre d’anecdotes plus intéressantes les unes que les autres.

A l’heure qu’il est, je n’ai pas encore terminé la lecture de l’œuvre (je vous avouerai prendre mon temps pour ne pas l’achever trop vite) mais le plaisir ressenti jusque là est intense. JPP possède une plume et un humour qui ont fait ses preuves et je ne saurais trop vous le conseiller même si vous n’êtes pas un lecteur du magazine car dans ce cas vous aurez quand même l’occasion de vous délecter d’une biographie passionnante, amusante et émouvante.

Pour conclure, je tenais à remercier mon ami Zomba666 qui m’a fait cadeau de ce magnifique ouvrage. Voilà qui est fait.



Le Padre.

Vidéos et débats - Episode 1 : Voyage en nazi




Ignorons superbement les raisons de cette année de silence sur ce blog et entrons dans le vif du sujet en démarrant une petite chronique consacrée aux vidéos (films, séries ou clips) visionnées récemment par votre serviteur (mais vous êtes également les bienvenus sur ce blog si vous voulez me filer un coup de main). Elles ne seront pas forcément d’actualité mais qu’importe le contexte pourvu qu’on se détende un brin.  Conseil ou mise en garde, cette rubrique balaiera un large spectre de qualité, des classiques qui font l’unanimité (mais qui font aussi un peu chier) au pire des nanars (avec lesquels on peut prendre son pied) tout en étant bien conscient de n’asséner aucune vérité universelle mais uniquement un avis personnel nourri à la pop culture depuis des années. Sans plus attendre, penchons-nous de suite sur le cas d’une vidéo sortie récemment et sans aucun doute passée inaperçue aux yeux du grand public, j’ai nommé IRON SKY.

Amoureux des scénarii improbables, pénétrez en ces lieux sans craintes. Oublions tout de suite la date du 21 décembre 2012, prévision funeste des mayas qui n’ont apparemment pas été foutus de prédire leur propre disparation et inquiétons-nous plutôt de ce qui risque de nous tomber sur le coin du nez en 2018. Oui ! Car Iron Sky nous le dit : "La menace viendra de l’espace et les nazis débarqueront pour prendre possession de notre planète". Mais d’où viennent ces hordes de barbares nostalgiques du IIIème Reich ? Eh bien, de la Lune. Mais avant cela, de la Terre ! 

Quelques explications : Alors que les alliés mettent fin à l’invasion allemande et des forces de l’axe à l’issue de la seconde guerre mondiale, un groupe de nazis parvient à s’échapper direction la face cachée de la Lune bien avant qu’Armstrong y pose le pied et que Pink Floyd compose son album ! Sur place, ils construisent une véritable forteresse afin de préparer l’avènement du IVème Reich.

En 2018, les Etats-Unis envoient une mission sur la Lune dont le seul but et de redorer le blason de la présidente en place (sosie de l'ex-candidate Sarah Palin). Après l’alunissage, l’équipage tombe nez à nez avec un escadron de soldats allemands auxquels il doit faire face.


Inutile d’aller plus avant dans le pitch de départ sans qu’on ressente un évident parfum de série Z. Mais voilà, parfois les choses ne sont pas ce qu’elles laissent paraître. Là où on aurait pu s’attendre à un film mêlant action et science-fiction agrémenté de quelques combats sanglants, on se retrouve devant une comédie complètement assumée. 

Car il faut bien le dire, Iron Sky, c’est du grand n’importe quoi ! On y trouve pêle-mêle une gigantesque base lunaire dont les mystères de la construction resteront en l’état, des lois physiques réinventées (la pesanteur et  le manque d’oxygène ne semble gêner personne sur la Lune), un sérum qui transforme les Noirs en Blancs ou encore un chef nazi qui s’agace quand on le salue d’un « Heil Hitler !». Du grand n’importe quoi, certes, mais sans aucune prétention et plutôt réjouissant au final, bien loin des "Disaster Movie" et autres "Spartatouille", purges ricaines dont rien ne pouvait provoquer le moindre rictus. 

Cette production germano-finlandaise par un réalisateur, Timo Vuorensola, assurément geek et biberonné à la culture bis (en témoigne ce grand melting-pot de steampunk, science-fiction et comédie « ZaZesque ») , au budget très restreint, semble en avoir coûté dix fois plus et nous offre de superbes images même si peu crédibles (un soldat  allemand en side-car sur une route lunaire) que ne renieraient pas certains blockbusters outre-atlantique. 

En plus de son second degré permanent et ses combats spatiaux généreux, le film n’oublie pas de saupoudrer le tout d’un esprit critique amusant et acide envers les pouvoirs en place (le gouvernement américain en prend pour son grade) et autres institutions et prône un véritable esprit de tolérance.


Quant aux acteurs, pour la plupart inconnus chez nous (si l’on excepte l’excellent Udo Kier toujours partant pour incarner un bon vieux salopard), ils apportent un capital sympathie non négligeable, Christopher Kirby et la toute mimi Julia Dietze en tête, qui compense un jeu peut-être parfois un peu léger. 


Que dire de plus sinon d’aller jeter un œil à la bande-annonce dans un premier temps : Iron Sky - Trailer

Si l’aventure vous tente, n’hésitez pas ! Ce sera toujours mieux que d’allumer une télévision au paysage bien morne et qui plus qu’à son tour crache au visage du téléspectateur. Iron Sky aura au moins le mérite de ne pas vous tromper sur la marchandise et saura je l’espère, vous distraire un moment.

Le Padre.