mercredi 10 août 2022

Remake, reboot, suites et préquelles : La fin des idées originales ? : Episode 1

 

Halloween de David Gordon Green (2018)

Point positif pour démarrer : John Carpenter et Jamie Lee Curtis sont de la partie. Le premier à la musique et à la prod. La seconde dans le rôle de Laurie Strode. Autre point dont je vous laisse juge : il s’agit d’une production Blumhouse.

Pitch de départ : Faisant fi de toutes les suites ou remakes d’Halloween, cette dernière version est la suite directe du film de Carpenter de 1978. 

Laurie Strode a survécu au massacre et Michael Myers est enfermé depuis 40 ans dans un hôpital psychiatrique où un médecin étudie son cas de près. Des podcasteurs qui réalisent un reportage sur le tueur au masque se rendent dans un premier temps à l’asile puis chez Laurie Strode pour l’interviewer mais cette dernière qui vit dans la paranoia dans une maison en mode survivaliste les dégage vite fait bien fait. Alors que la date d’Halloween approche, Myers est sur le point d’être transféré. On devine la suite.

Bon, alors, quid de ce reboot / suite ? Mi-figue mi-raisin. Aucun ennui éprouvé mais une bonne grosse flippe absente. La mise en scène n’est pas vraiment en cause car il y a parfois de bonnes idées (la cour de l’asile en forme de damier géant, la musique de Carpenter qui nous met dans l’ambiance et qui nous titille la fibre nostalgique) mais c'est plutôt du côté scénario que ça pêche un peu. 

L’histoire ne s’encombre pas trop de détours puisque le but de Michael Myers est de retrouver Laurie Strode, point barre. Et du coup, ledit scénario oublie de développer certains aspects qui auraient mérité qu’on en sache un peu plus. Je ne vais pas développer ces points pour ne pas vous gâcher la surprise (laquelle cela dit ?) mais les trous scénaristiques sont nombreux comme comment se fait-ce que les journalistes soient en possession de Spoiler ? Pourquoi transfère-t-on Myers alors que ça fait 40 ans qu’il est dans la même crèmerie ? Pourquoi le psy se comporte comme il se comporte ? Pourquoi certains meurtres de Myers ? Pourquoi un flic qui semble être sur l’enquête disparait de l’histoire ? Pourquoi cette bouteille de lait ? 

 
Certaines idées sympas ne sont pas exploitées à fond comme Laurie en mode Sarah Connor (le parallèle est on ne peut plus flagrant) qui a éduqué sa fille comme une survivaliste si bien qu’on lui en a retiré la garde et qui essaie de protéger également sa petite-fille quitte à passer pour une foldingue. On peut penser aussi à Terminator quand on voit la force et la résistance de Myers, proprement surhumaines. 

Mais le pire demeure un Michael Myers pas vraiment effrayant, apparaissant même sur certains plans, un peu petit et pas très imposant. En tout cas c’est l’impression que cela m’a donné. Pour clore, un final qu’on aurait souhaité plus intense voire plus violent (là encore, ceux qui ont vu un film très gore devaient avoir des morceaux de steak dans les yeux ou n’ont jamais vu de films gores) et qui malgré une conclusion qui parait refermer la porte sur une saga à rallonge, ne fait que nous enfumer en nous préparant une suite (le film étant celui de la franchise ayant rapporté le plus). 

En ce qui me concerne, et bien qu’ils donnaient une lecture un peu différente en montrant le côté humain de Michael Myers, les films de Rob zombie sont de loin ceux que je trouve les plus dérangeants de la saga. Pas grand public du tout, plus âpres et franchement violents, ce sont les seuls films type slasher qui m’ont mis quelque peu mal à l’aise avec un croquemitaine qui mettait vraiment les jetons.

 

Le Padre


2 commentaires:

  1. Par souci de complétion, je l’ai acheté pour avoir l’intégrale des 11 (maintenant 12 et bientôt 13) films Halloween, mais je n’ai toujours pas vu cette version.
    Je sais que certains ont déjà entendu ce refrain, mais "va falloir que je me refasse la saga un jour ou l’autre"...et pourquoi pas en faire un sujet spécifique.

    Sinon, cette rubrique (ça s’utilise encore ce mot ?) risque d’être bien fournie, car de nos jours il n’y a quasi que des remakes/reboot/prequelles/sequels (et séquelles pour nous), déclinés en films ou en série.

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  2. Hélas ! A croire que nous sommes arrivés au bout d'un cycle. Bienvenue dans l'ère de la facilité et du recyclage. "Argent facile" comme disait le jeune John Connor. Jusqu'au jour où les spectateurs en auront marre qu'on leur serve toujours la même soupe ... On peut toujours rêver.

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